Bouquerie
La rue Bouquerie va de la rue Saint-Agricol jusqu'à la rue Collège d’Annecy.
Comme
la rue de la Bancasse ou, plus
tard, la rue de la Balance, la rue Bouquerie était la
Magna Carreria, c’est-à-dire une des grandes rues de la ville. Celle qu’un
carrosse pouvait emprunter sans problèmes et que l’on nettoyait
particulièrement lorsqu’un invité de marque était reçu par la ville. Le nom de
Bouquerie, qui signifie Boucherie était plutôt
attribué à la rue Saint-Marc, la Boucherie se trouvant à son extrémité, au
Portail-Boquier près de Saint-Martial. Mais, comme on l’utilisait pour aller de la Grande
Boucherie, située place de l’Horloge, au Portail Boquier, elle prit le nom de rue Bouquerie. A également porté le nom de rue des Masses.
N° 10 : petite vierge en
prière.
À l’angle de la rue des Ortolans, une grande vierge
drapée et son enfant à sa gauche et la tête
couverte du pan de son manteau dans une niche très richement décorée. Le dais
comporte une grosse tour ajourée avec cinq tourelles crénelées. C’est une évocation artistique de
l’attribution que l’église donne à la vierge en l’invoquant sous le titre
Turris Davidica , (tour de David et Tour d’Ivoire) On peut y
voir une petite ressemblance avec les remparts et la basilique Notre-Dame des
Doms.
N° 13 : ancien Hôtel de Roays, puis de Grillet, puis de Brancas, finalement acheté en 1796 par la famille Seguin, qui y installa son imprimerie, la rivale de celle
des Aubanel. C’est d’ici que sortira la première édition de Mireio de Mistral en
1859. C’est aussi dans cette imprimerie que fut mis en vente, le 7 janvier
1891, le premier numéro de l’Aïoli, le journal de Mistral. Celui-ci voulait avant tout défendre la langue et les traditions
provençales. Le directeur de ce journal s’appelait Folco de Baroncelli et le siège
était son hôtel particulier, aujourd’hui appelé Palais du Roure. Le numéro 1 de ce journal valait quatre sous, ce qui était cher pour
l’époque. Mistral dut diminuer ce prix de moitié pour continuer à le vendre. On
le trouvait surtout en Provence. Les auteurs étaient des écrivains de
renom : Félix Gras, Mistral bien sûr,
Charloun Rieu, Marius André, Henri Bouvet, Paul
Mariéton…Pourtant la vie de ce journal ne durera que neuf
ans. Boudé par les lecteurs surtout à cause de sa mauvaise gestion
administrative, il passera de quatre mille exemplaires au numéro 2 à six cents
exemplaires. Mistral décide d’arrêter cette expérience en 1899.
Ils sont trois
L'enfant qui se trouvait au centre de cette sculpture a été probablement volé.
Un jeu de paume était dans cette maison. Ce lieu servit
parfois de théâtre et Molière y donna deux représentations
« l’Étourdi » en 1655 et « le Dépit amoureux » en 1657. Il
se lia d’amitié avec Nicolas et Pierre Mignard, ce dernier ayant fait plusieurs
fois le portrait de Molière ; ce lieu périclita faute de soins à la mort
de son dernier propriétaire en 1732. Ce fut le premier endroit de la ville où
avaient lieu des représentations théâtrales. Plus tard, il y eut la Comédie,
place Crillon et ensuite le
Théâtre Municipal. Puis il y eut septembre 1947 et la création du Festival d’Avignon et
aujourd’hui, toutes les salles d’anciens cinémas ou des garages désaffectés
sont devenus en été des endroits où les spectateurs viennent nombreux regarder
des acteurs, connus et moins connus, faire leur numéro de comédien.
La rue Bouquerie fut le lieu
de résidence de la première Inspection Académique du Vaucluse. La demande
datait du 13 janvier 1809 ; la municipalité, voulant faire revivre son
passé historique et universitaire, avait demandé au gouvernement l’implantation
à Avignon d’une Académie Impériale. En 1850, est créé le rectorat qui a porté
les noms successifs d’Inspection des écoles primaires, puis Inspection
Académique. Elle eut plusieurs adresses : la Préfecture, le 18 rue
Bouquerie, la Cité Administrative et enfin, la rue Thiers où elle est
encore aujourd’hui.