Portail-Boquier
La rue du Portail-Boquier va de la rue Joseph Vernet au Cours Jean Jaurès.
l'Université ayant déménagé pour aller place des Études, on a redonné à la rue son nom initial rappelant l’une des anciennes portes des remparts du Moyen Âge. Pendant la Révolution, on l’appelait la rue Vieux-Études.
Au début de cette rue un somptueux hôtel moderne
construit par Jean Nouvel a investi l’aile nord des locaux de l’ancien Hospice
Saint-Louis, lui-même ayant pris la
place du Noviciat des Jésuites de 1589. Louise d’Ancenuze a été le mécène de ce
Noviciat. Elle a fait un don généreux de dix mille écus pour que soient édifiés
une église et un corps de logis de style religieux. Cette église fut le premier
édifice baroque d’Avignon. Elle était surmontée d’un magnifique dôme. Elle fut
consacrée le 26 mai 1611, sous le vocable de Saint-Louis.
Le bâtiment forme un quadrilatère, l’église se
trouvant au nord, autour d’un espace central vide et à ciel ouvert ; la
cour carrée centrale du noviciat est entourée de galeries, qui la font
ressembler à un cloître, et de bâtiments dont la construction a duré plus d’un
siècle. Les ailes ouest et nord sont l’œuvre de François Royers de la
Valfenière en 1627. Jean Péru a œuvré au remodelage de l’aile
nord en 1712 et du grand escalier. Puis il éleva l’aile sud et commença l’aile
est qui donne sur la rue du Portail-Boquier. Il mourut avant la fin de son
travail en 1723. C’est son fils Jean-Baptiste qui termina cette partie du
bâtiment. On voit nettement que les influences artistiques avaient changé et
que le temps et les modes avaient passé entre le début et la fin des travaux.
Après le départ des Jésuites, les
religieuses de Sainte-Praxède (dont on voit le dos de l’église rue Félix Gras) en furent les propriétaires et y vécurent jusqu’à la
Révolution. Il faut attendre 1801 pour
que Napoléon, sur la demande de
Guillaume Puy alors maire d’Avignon, fasse de ce lieu une
succursale des Invalides de Paris. La succursale ouvre ses portes le 1er
janvier 1802 ; cinq cents invalides sont installés dans des locaux que la
Révolution avaient déjà transformés en hôpitaux militaires. Puis, en 1852, ce
fut un refuge pour les invalides civils. L’Hospice Saint-Louis a fonctionné
jusqu’en 1982. Aujourd’hui, en plus de l’hôtel précédemment cité, l’aile ouest
héberge l’institut Supérieurs des Techniques du Spectacle et le Festival
d’Avignon installe ses bureaux de location dans l’aile sud de juin à début août
de chaque année ; il est agréable de venir dans cette cour fermée de toutes
parts où de grands platanes procurent une ombre salutaire. Elle est silencieuse
et décorée en son centre d’une fontaine moussue.
La rue traverse ensuite le boulevard Raspail et termine son trajet dès qu’elle rencontre la rue Joseph Vernet . La porte des anciens remparts se trouvait au niveau de la rue de la Calade (Joseph Vernet). La rue de la République n'avait pas encore été percée.