Aigarden
La rue de l'Aigarden va de la rue Paul Manivet jusqu'à la rue du Portail-Magnanen.
Cette rue existait au Moyen-Âge.
Aïgarden ou « eau-de-vie », est le nom donné à une portion de cette rue à
cause d’une distillerie installée il y a longtemps. La plus ancienne
mention connue de ce nom remonte à 1695. Une note explique (terrier du chapitre
de Saint-Didier) qu’on a changé le nom du
bourg des Hortigues, dit le terrier, en rue de
l’Aigarden. Avant 1843, il y avait
deux rues dans le même alignement : la rue Ortigon et la rue de l’Aigarden séparées par la rue
des Trois-Testons. En 1843, seul resta le nom
actuel de la rue. Le nom d’Ortigue ou Ortigon est celui d’une vieille famille qui
possédait un de ces petits bourgs hors les murs de la ville appelés « bourguets ».
Une de leurs maisons fut comprise plus tard dans la livrée du Cardinal d’Ostie.
Pierre Ortigue, dont le nom figure sur un des actes de novembre 1229 à propos
des travaux de la Durançole, était membre du Conseil Général de la ville. Ce
nom d’Ortigue continuera de paraître parmi les notables de la ville plusieurs
fois au cours des siècles suivants. En 1470, le viguier s’appelait Noble
Antoine d’Ortigue. Un autre, étant premier consul, fut désigné pour aller à la
rencontre de Julien du Roure, cardinal-légat, venu au nom du pape, prendre
possession d’Avignon et du Comtat dont le Roi de France venait de
se dessaisir ; il avait nom Ortigue d’Ortigue.
À l’angle de la rue de l’Aigarden et de la rue des Trois-Testons, on voyait
autrefois une niche abritant une jolie vierge aux rayons sur un fond
bleu ; sur ses côtés, il y avait une suspension en métal.
N° 25 : en levant les yeux nous voyons une niche cintrée avec des colonnes carrées et un soubassement orné de coquilles qui abrite une vierge et son enfant à sa gauche ; l’enfant tenait une figue dans sa main mais tout son buste est mutilé ainsi que son bras; on peut lire au-dessous « Notre-Dame de la Figue ». À l’époque, ce quartier était surtout peuplé d’agriculteurs et les nombreux jardins favorisaient la prolifération de figuiers qui poussaient un peu partout. Notre-Dame de la Figue était vénérée avant la Révolution dans la chapelle Notre-Dame du Salut qui se trouvait à l’angle des rues des Lices et du Portail-Magnanen. Une niche vide se trouve à cette adresse pour alimenter le souvenir de cette chapelle.
Deux images de la même statuette vues de la rue.