Jérusalem
La place Jérusalem va de la place Carnot à la rue Florence.
S‘est précédemment appelée place Victor Basch.
Victor Basch était né à Budapest en 1863. Hongrois naturalisé français, il
était socialiste et militant pour la justice. Il fut Président de la ligue des
Droits de l’Homme. Lui et sa femme furent victimes des maréchalistes en 1944.
Elle faisait partie du quartier de la Juiverie qui
avait une désignation générique et formait une communauté à part avec une
organisation particulière. Le Viguier d’Avignon y faisait la loi et la
surveillance.
Les demeures des juifs se situaient autour de la
Synagogue (qui se trouve encore sur cette place) et de l’école des hommes et l’école des femmes. Derrière l’école (escole
ou synagogue) il y avait un lieu pour célébrer les mariages. Ce lieu se nommait
Lazina. Un autre lieu dit Lazara ou Hazara existait. La place dite « du
Parquet » (ou plan du puits ou rue de l’escole ou place du parvis) avec un
puits en son centre servait de forum. Sur cette place se trouvait le four à
pain azyme. Cette place, suite aux démolitions de maisons qui l’entouraient,
fut agrandie. Le cimetière se trouvait à la Pignotte. Les maisons vétustes ont
toutes été démolies en 1886-1898. Il ne reste aujourd'hui plus que la rue Jacob et la place
Jérusalem pour définir le quartier juif. Même la synagogue est récente puisque
l’ancienne a été détruite par un incendie en 1845. Celle que nous voyons
aujourd’hui date de 1848 et est l’œuvre de Joffroy, architecte.
Deux barrières ou cancels servaient à enfermer les
juifs dans ce quartier ; un acte de 1531 nous signale la seconde dans la
rue Abraham qui portait ce nom depuis 1843. Elle allait de la rue de la
Saunerie à la place Jérusalem. ; la première était dans la rue Jacob.
L’arcade dans le passage devant la Synagogue que
forme la rue Bernheim-Lyon vers la rue du Vieux-Sextier est l’une des trois
portes de la Carrière des Juifs au XVIIIe siècle. La deuxième se
nommait Porte Saint-Pierre et se trouvait vers la place Carnot actuelle. La
troisième s’appelait Portalet de la Calandre, nom d’une rue voisine disparue
aujourd’hui, et donnait sur la rue du Saule (rue Thiers).
Les juifs, du XIIe au XVIe
siècle, n’étaient pas un peuple persécuté comme il l’a été plus tard, mais plutôt
une communauté qui s’enrichira progressivement par la finance, le trafic et
l’exercice de la médecine. Ils comptent parmi leurs clients les plus grands de
la ville ; ils fournissent les épices à l’Évêque, les literies au Recteur
du Comtat, approvisionnent le Chapitre de Notre-Dame des Doms avec les langues
de bœuf de leur boucherie et apportent les fagots de bois pour les feux de joie
allumés pour les nouveaux consuls de la ville.