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webiane et les rues d'Avignon
12 août 2005

Jérusalem

La place Jérusalem va de la place Carnot à la rue Florence.

S‘est précédemment appelée place Victor Basch. Victor Basch était né à Budapest en 1863. Hongrois naturalisé français, il était socialiste et militant pour la justice. Il fut Président de la ligue des Droits de l’Homme. Lui et sa femme furent victimes des maréchalistes en 1944.

Elle faisait partie du quartier de la Juiverie qui avait une désignation générique et formait une communauté à part avec une organisation particulière. Le Viguier d’Avignon y faisait la loi et la surveillance.

Les demeures des juifs se situaient autour de la Synagogue (qui se trouve encore sur cette place) et de l’école des hommes et l’école des femmes. Derrière l’école (escole ou synagogue) il y avait un lieu pour célébrer les mariages. Ce lieu se nommait Lazina. Un autre lieu dit Lazara ou Hazara existait. La place dite « du Parquet » (ou plan du puits ou rue de l’escole ou place du parvis) avec un puits en son centre servait de forum. Sur cette place se trouvait le four à pain azyme. Cette place, suite aux démolitions de maisons qui l’entouraient, fut agrandie. Le cimetière se trouvait à la Pignotte. Les maisons vétustes ont toutes été démolies en 1886-1898. Il ne reste aujourd'hui plus que la rue Jacob et la place Jérusalem pour définir le quartier juif. Même la synagogue est récente puisque l’ancienne a été détruite par un incendie en 1845. Celle que nous voyons aujourd’hui date de 1848 et est l’œuvre de Joffroy, architecte.

Deux barrières ou cancels servaient à enfermer les juifs dans ce quartier ; un acte de 1531 nous signale la seconde dans la rue Abraham qui portait ce nom depuis 1843. Elle allait de la rue de la Saunerie à la place Jérusalem. ; la première était dans la rue Jacob.

L’arcade dans le passage devant la Synagogue que forme la rue Bernheim-Lyon vers la rue du Vieux-Sextier est l’une des trois portes de la Carrière des Juifs au XVIIIe siècle. La deuxième se nommait Porte Saint-Pierre et se trouvait vers la place Carnot actuelle. La troisième s’appelait Portalet de la Calandre, nom d’une rue voisine disparue aujourd’hui, et donnait sur la rue du Saule (rue Thiers).

Les juifs, du XIIe au XVIe siècle, n’étaient pas un peuple persécuté comme il l’a été plus tard, mais plutôt une communauté qui s’enrichira progressivement par la finance, le trafic et l’exercice de la médecine. Ils comptent parmi leurs clients les plus grands de la ville ; ils fournissent les épices à l’Évêque, les literies au Recteur du Comtat, approvisionnent le Chapitre de Notre-Dame des Doms avec les langues de bœuf de leur boucherie et apportent les fagots de bois pour les feux de joie allumés pour les nouveaux consuls de la ville.

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